Les microbes sont présents tout autour de nous (sol, eau, air). L'homme peut se trouver vulnérable face à ces organismes microscopiques.
Les maladies infectieuses sévissent sur toute la surface du globe : 150 millions de personnes en sont infectées par an. Toutefois, leur fréquence et leur gravité varient selon les régions. Dans les pays industrialisés, la vaccination et les antibiotiques ont rendu bénignes certaines infections, notamment les maladies infantiles (rougeole, diphtérie, poliomyélite, coqueluche, etc.). Dans les pays en voie de développement, ces mêmes maladies infantiles restent graves. Elles constituent encore aujourd'hui la première cause de mortalité infantile.
Pathogènes ou saprophytes ?
Les germes ne sont pas tous responsables de maladies infectieuses. On distingue deux groupes. Le premier comporte les germes systématiquement agressifs pour l'homme. Ils viennent du milieu extérieur et pénètrent dans l'organisme. Leur prolifération (invasion) et/ou la diffusion des toxines qu'ils sécrètent sont à l'origine des troubles cliniques. Citons le choléra, la variole, la peste, la fièvre jaune. Ces germes sont qualifiés d'agents pathogènes.
L'autre groupe se compose de germes inoffensifs. Ce sont les germes saprophytes. Ils se développent sans danger dans l'organisme. L'homme joue le rôle d’« hôte » permanent, renfermant en lui une population de milliards de germes, d'espèces différentes, constituant la flore commensale. Cette flore se développe sur les muqueuses du tube digestif, du vagin, des voies respiratoires ou sur la surface de la peau. En fait, ces germes sont essentiels à l'homme car ils interviennent dans certaines fonctions métaboliques, participant ainsi à l'équilibre du milieu intérieur. Par exemple, la flore colique, tout en luttant contre la prolifération des germes pathogènes venant de l'extérieur, aide à la digestion et produit de la vitamine K, indispensable au processus de la coagulation sanguine.
Cet équilibre est maintenu tant que l'homme reste en bonne santé. En revanche, dès que ses défenses immunitaires sont défaillantes (fatigue et dénutrition majeures, cancer au stade terminal, traitement immunodépresseur, infection par le virus V.I.H.…), l'équilibre est rompu. Certains germes saprophytes prolifèrent massivement, deviennent à leur tour agressif et déclenchent des maladies. On parle alors d'infections opportunistes.
Infection contagieuse ou transmissible ?
Toute infection n'est pas nécessairement contagieuse, ni transmissible. Les infections provoquées par les germes saprophytes ne sont ni transmissibles ni contagieuses. Au cours des infections contagieuses, le mode de contamination dépend de l'infection en cause. La contamination peut être directe, interhumaine. Le malade élimine les microbes dans ses sécrétions (salive, sécrétions bronchiques) ou ses déjections (urine, selles). Il contamine alors son entourage lors d'un contact proche. C'est le cas de la tuberculose et de la grippe (contamination par voie aérienne), de l'herpès, de la gonococcie, de la syphilis (rapports sexuels). Pour d'autres infections, l'entourage du malade risque d'être contaminé par l'intermédiaire d'éléments souillés : réseau d'eau potable souillé par les eaux usées, objets d'usage courant ayant été manipulés par le malade. La contamination est dite indirecte. Citons la fièvre typhoïde, le choléra, la poliomyélite. Dans certains cas, la contamination se fait par l'intermédiaire de « vecteurs » tels que les moustiques dans le cas du paludisme, les mouches tsé-tsé pour la maladie du sommeil. Ces insectes portent en eux les germes pathogènes et les transmettent à l'homme quand ils viennent les piquer. Quatre variétés principales de germes existent : les virus, les bactéries, les parasites et les levures.
Les virus
Les virus sont les plus petits des germes, de l'ordre du millionième de millimètre. Il faut la puissance du microscope électronique pour les observer. Ils infectent tous les êtres vivants, les plantes et les animaux, y compris les bactéries. Il en existe de nombreuses espèces, mais seulement une centaine est pathogène pour l'homme. Certains donnent des maladies infectieuses virales bénignes (verrues), d'autres sont redoutables et mettent en jeu le pronostic vital (virus de la fièvre jaune, choléra).
Leur structure est rudimentaire : une ou plusieurs molécules d'acide nucléique pour tout génome (chez l'homme, il en faut plusieurs milliers pour chacun de ses quarante-six chromosomes) et une coque de protection (capside et enveloppe). Les virus ne peuvent survivre et se multiplier qu'en parasitant les cellules de l'hôte. Ils y pénètrent et mêlent leur matériel viral à celui de la cellule. Ils détournent clandestinement à leur profit la machinerie cellulaire pour se reproduire. Les nouveaux virus s'extraient de la cellule en la détruisant et sont prêts à parasiter d'autres cellules. Dans d'autres cas, les virus intègrent leur gène au génome de la cellule. En se reproduisant, celle-ci transmet le gène viral à sa descendance, qui est donc à son tour infestée.
Les bactéries
Les bactéries furent découvertes au XVIIe siècle par un Hollandais, Antonie Van Leeuwenhoek, grâce aux premiers microscopes. On leur attribue le privilège d'avoir été les premières formes de vie à apparaître sur la terre. Elles sont mille fois plus grandes que les virus, sans toutefois dépasser les 1/1000 de millimètre. Leur paroi rigide leur confère des formes caractéristiques selon les espèces : sphérique pour les cocci, cylindrique pour les bacilles et hélicoïdale pour les spirochètes. Elles constituent des cellules à part entière, pourvues au minimum d'un cytoplasme, d'une membrane, d'un noyau, d'une paroi, de protéines enzymatiques et des deux types d'acide nucléique (A.R.N. et A.D.N.). Certaines d'entre elles élaborent des toxines, puissant poison, responsables d'une symptomatologie grave : tétanos, diphtérie, typhoïde. Les bactéries sont les reines de l'adaptation. Elles survivent dans le milieu extérieur en fonctionnant au ralenti, sous la forme de spores. Elles possèdent l'extraordinaire faculté de modifier leurs gènes et de s'adapter ainsi aux conditions de vie défavorables. C'est la mutation génique. Cela explique que des bactéries deviennent résistantes et insensibles à l'action de certains antibiotiques.
Les parasites
Les parasites forment un groupe hétérogène. Leur taille varie du micromètre (amibes) à plusieurs mètres (ténia, ou ver solitaire), et les espèces sont très diversifiées : vers, protozoaires, helminthes. Une façon élégante de les classer est de distinguer leur localisation sur l'hôte. Les ectoparasites (poux, tiques, puces) vivent à la surface des téguments, alors que les endoparasites prolifèrent à l'intérieur de l'organisme, dans le sang (plasmodium responsable du paludisme) ou dans le tube digestif (parasitoses intestinales : oxyurose, ascaridiose ou le célèbre ver solitaire).
Certaines parasitoses sont communes à l'homme et aux animaux, comme la maladie du sommeil en Afrique de l'Ouest, due au trypanosome ; d'autres sont strictement humaines, telle l'amibiase, plus connue sous le nom de dysenterie et provoquée par l'Entamoeba histolytica.
Les mycoses
Dans nos régions tempérées, les mycoses sont surtout des infections opportunistes. Elles ne se développent que si les conditions chez l'hôte sont favorables. Le Candida albicans est le plus fréquemment en cause : candidoses buccales et digestives, appelées muguet, particulièrement fréquentes chez les nourrissons, les personnes âgées et les sujets soumis à un traitement antibiotique ; candidoses cutanées, comme les intertrigos qui se développent dans les creux inguinaux, axillaires, ou dans les plis sous-mammaires ; les pieds d'athlète siègent entre les orteils. Dans les régions tropicales, certaines mycoses sont fortement contagieuses, comme la teigne.
Les voies de contamination
Les agents pathogènes pénètrent dans l'organisme par la peau et les muqueuses respiratoires, digestives et génitales.
Différentes voies d'inoculation existent : blessure cutanée (tétanos), piqûre d'insecte porteur de germes, injection faite avec du matériel souillé (hépatite B, SIDA), contacts sexuels (SIDA, syphilis, gonococcie), voie aérienne (grippe, tuberculose) et, enfin, voie transplacentaire (contamination mère-fœtus : rubéole, toxoplasmose, syphilis, SIDA).
La double défense de l'organisme
Quand l'organisme est confronté à des germes extérieurs, il déploie deux fronts de protection. Lorsqu'ils sont efficaces, ils évitent l'apparition de la maladie ou permettent une guérison naturelle, sans l'apport de médicaments.
La première protection n'est pas spécifique. Elle protège contre tous les germes. Elle est assurée par plusieurs éléments. Tout d'abord, la peau et les muqueuses (respiratoires, digestives, génitales) constituent une barrière naturelle. En cas d'effraction, une réaction inflammatoire locale survient grâce à l'intervention de globules blancs : les polynucléaires et les macrophages. Ils interceptent les microbes, les digèrent par phagocytose et les détruisent. Si les germes parviennent à pénétrer dans l'organisme, d'autres globules blancs les attendent plus en aval, dans les ganglions lymphatiques. Ces formations globulaires filtrent la circulation lymphatique, voie principale de pénétration des germes. Ils deviennent à leur tour inflammatoire. Volumineux et douloureux, ils se palpent facilement dans le creux des aisselles ou au pli inguinal, sous une peau devenue souvent rouge et chaude. La fièvre participe aussi à la lutte anti-infectieuse.
Les germes survivants se disséminent dans l'organisme notamment par voie sanguine (septicémie) ou diffusent à partir de leur porte d'entrée des toxines (toxémie).
Parallèlement, un second front de défense s'active. Il met en jeu des réactions immunitaires qui sont spécifiques pour chaque espèce de germes. Immédiatement, une catégorie de globules blancs, les lymphocytes T, se mettent en branle, vont à la chasse aux intrus, les tuent, détruisant avec eux les cellules parasitées. On appelle ces lymphocytes les lymphocytes « tueurs ». Ils constituent l'immunité tissulaire. Pendant ce temps, d'autres lymphocytes, les lymphocytes B, fabriquent des anticorps, ou immunoglobulines. Ces anticorps, volumineuses protéines, circulent à travers tout l'organisme (sang, lymphe et tissus). Telles des têtes chercheuses, ils se dirigent spécifiquement vers les germes (ou leurs toxines) contre lesquels ils ont été programmés et se fixent dessus. Ils neutralisent les toxines et stimulent l'action destructrice des polynucléaires et macrophages. Il s'agit de l'immunité humorale. Grâce à une mémoire immunitaire assurée par certains lymphocytes, les réponses cellulaires et humorales seront amplifiées à chaque nouvelle infection et deviennent donc plus efficaces.
La maladie infectieuse : un conflit entre les germes et l'hôte
Il ne suffit pas d'être porteur d'un germe infectieux pour développer une maladie infectieuse. La déclaration de cette maladie dépend à la fois des germes, qui tendent à envahir l'organisme, et de l'organisme hôte (ou « terrain »), qui s'y oppose et tente de les détruire. On parle de pathogénicité. La pathogénicité des germes dépend de leur virulence : rapidité à se multiplier, résistance au système de défense de l'organisme, capacité à produire des toxines et à les distiller dans l'organisme.
La pathogénicité du terrain dépend, quant à elle, de certaines faiblesses naturelles : le nourrisson et la personne âgée constituent des cibles beaucoup moins résistantes qu'un homme adulte en bonne santé. Certains états pathologiques augmentent nettement le risque de faire une infection : la malnutrition sévère, le stress, la toxicomanie, l'alcoolisme, les états déprimant les défenses de l'organisme : diabète, cancer, SIDA, traitement immunodépresseur (utilisé notamment pour éviter les rejets de greffe d'organe).
Les conditions sociales précaires jouent un rôle essentiel, en particulier dans le développement des souches microbiennes les plus virulentes et la propagation des épidémies : la surpopulation, l'insalubrité, la promiscuité, la pauvreté.
Parmi les autres circonstances, on peut citer les saisons qui favorisent l'éclosion de certaines épidémies (la grippe en hiver). La région géographique et le climat contribuent au développement de certaines infections ; tout un ensemble de germes ne peuvent proliférer que sous le climat chaud et humide des pays tropicaux — on les appelle d'ailleurs les maladies tropicales : paludisme, amibiase, bilharziose...
Les cinq phases
De l'infection cliniquement inapparente (asymptomatique) à la forme grave, émaillée de complications, les maladies infectieuses évoluent de façon stéréotypée en cinq phases successives. Selon le germe pathogène, ces phases varient en durée et dans leur traduction clinique. Faisant immédiatement suite à la contamination par les germes, la phase d'incubation désigne le laps de temps avant que n'apparaissent les premiers troubles cliniques. Ceux-ci ne sont pas spécifiques (fièvre, céphalées, troubles digestifs divers), et correspondent à la phase d'invasion. Quelques heures à deux-trois jours plus tard, les signes caractéristiques de la maladie s'installent à leur tour. C'est la phase d'état. Le malade n'est généralement plus contagieux à ce stade. La phase qui suit (terminaison) s'obtient spontanément ou après traitement.
La lutte anti-infectieuse
L'organisme ne parvient pas à endiguer toutes les invasions microbiennes, surtout lorsqu'elles sont virulentes. Une aide extérieure s'avère nécessaire. Elle se fait à deux niveaux. La prévention empêche la maladie de survenir. La pratique de mesures d'hygiène générale, l'interruption de la chaîne de transmission (isolement du malade, port d’un masque, désinfection des déjections susceptibles d'être contagieuses, préservatifs en cas de maladies sexuellement transmissibles, traitement de l'eau potable, lutte contre les vecteurs) évitent le contact avec les germes. L'usage d'antiseptiques et de désinfectants élimine les germes de la peau et des muqueuses avant leur pénétration dans le corps. Les vaccins stimulent le système immunitaire : ils déclenchent la synthèse par l'organisme d'anticorps spécifiques d'une espèce de germes.
Le traitement curatif aide à supprimer les germes une fois que la contamination s'est produite. Les anti-infectieux neutralisent, freinent le développement ou détruisent les germes. Les antibiotiques agissent efficacement contre les bactéries, mais sont impuissants face aux virus. Il faut alors utiliser des antiviraux. Dans certains cas, la sérothérapie permet d'intervenir rapidement (tétanos, rougeole, rage, etc.). Elle consiste à injecter directement des anticorps « prêts à l'emploi ». Si leur efficacité est immédiate, elle n'est que de courte durée (huit à quinze jours).
Depuis Fleming qui découvrit le premier antibiotique (la pénicilline) et Jenner, le premier vaccin (contre la variole), un grand nombre de maladies infectieuses ne sont plus mortelles, d'autres ont même disparu de la surface du globe (dernier cas de variole en 1977). Toutefois, de nouvelles épidémies se répandent sur le monde.
2 commentaires ont été déposés
J'ai quarante ans et j'ai était trois fois victime de septicémie sans doute dû à mon ancienne toxicomanie mais si je peux aider et et en plus me faire aider pour stopper ce problème de traitement méthadone je suis présent, merci !
Tous les symptômes que vous décrivez c'est un peu ça m'a vie,mon corps ne possède plus de système immunitaire grâce à la maladie lupus malgré les traitements depuis 2008 mon corps me fait de plus en plus mal, pneumonie chaque hiver problème de digestion etc .si vous pouvez me contacter pour participer à une recherche je vous serai reconnaissante.
Cordialement
Teves
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